Ca se passait au Japon, à Tajimi près de Nagoya, en 2001. J’étais partie pour 3 mois travailler pour une exposition à la galerie » Momogusa », on dirait maintenant, en résidence, sauf que ça n’avait rien d’institutionnel. C’était une aventure artistique et amicale, d’une difficulté mais aussi d’une richesse extraordinaire. Nos ( j’étais avec mon mari à l’époque) conditions de travail étaient très éprouvantes pour des occidentaux habitués aux conditions de travail plutôt agréables,( 40degrés jours et nuits). Nous travaillions dans une usine désaffectée aménagée par les propriétaires de la galerie, Ando et Akiko san. Ils avaient aménagé des studios (Ateliers) loués aux étudiants en Céramique de la ville Tajimi qui comporte 3 écoles de Céramique. Une fois leurs études finies, les étudiants,qui se partageaient les studios à 2 ou 3, pouvaient commencer une production personnelle, ayant tout le matériel nécessaire sur place dont 2 fours à gaz.Cette entreprise, galerie et ateliers, était soutenue par un artiste de grande renommée et professeur dans un école, Keiji Ito. Rien à voir avec ces » trésors vivants du Japon » souvent la marque du passé.Je me suis liée avec certains de ces étudiants, notamment avec un homme dont je ne me souviens plus le nom. Il avait environ 35 ans et s’occupait de ses parents handicapés, le Japon n’ayant à cette époque aucune prise en charge pour les handicapés. Il m’a offert à notre départ deux de ses créations extrêmement belles et raffinées que je garde précieusement. Un jour il arrive à l’atelier avec un livre sur la céramique préhistorique coréenne pour me le montrer. A ma grande surprise, je reconnais, je dirais trait pour trait, certaines de mes premières pièces. Il me photocopie les pages que je choisis, dont certaines photos sont dans cet article. C’ est beaucoup plus tard, par une amie d’origine coréenne, Myoung, que j’ai appris que ma façon de faire reprenait, à mon insu, des techniques archaiques coréennes.
Isabelle Roux
Voici d’autres photos de céramiques préhistoriques coréennes extraites de ce livre japonais.
Quel raffinement, inégalable!